mardi 24 février 2015

Chronique : The Agonist - Eye of Providence


Il y’a des albums dont on attend rien. Tout simplement parce que le groupe ou le style ne suscite que peu d'intérêt à nos yeux, voir une indifférence totale. En ce qui me concerne, c’est le cas avec le nouveau The Agonist; "Eye of Providence"
Pourtant, cet album possède une composante bien intéressante, je parle évidemment du changement de chanteuse opérée l’an dernier. Lorsqu’un groupe mise une bonne partie de sa communication et de son argument de vente sur une demoiselle, lorsque celle-ci s’en va ... Il ne faut pas se tromper dans son remplacement, c’est ce que les critiques vont guetter en premier, comment la petite nouvelle se débrouille ? 
Il serait tout de même très réducteur d’analyser cette nouvelle sortie à travers ce changement de frontwoman uniquement. Il y’a également de la musique derrière. Tout le challenge de cette chronique donc, c’est de pouvoir disséquer l’album sans tourner autour de Vicky Psarakis, sans pour autant ne pas analyser sa performance.


La proposition était trop belle pour Alissa White-Gluz. Lorsque Arch Enemy est venu frapper à sa porte comment la canadienne pouvait-elle refuser ? Sans faire offense à The Agonist, les suédois ont une tout autre envergure, ils sont connus et reconnus de par le monde, c’est une nouvelle carrière qui débute pour elle et ... De facto pour The Agonist, qui perd plus qu’un membre, qui perd « le »  membre qui était sa figure de proue.

Cependant les canadiens n’ont pas tergiversé longtemps, il était indispensable de vite se remettre au travail et de faire oublier les années AWG aux fans et d’avancer. C’est donc chose faite avec la sortie de « Eye of Providence » qui s’inscrit dans la continuité de son prédécesseur, « Prisoners » à savoir, un Melodic Death Metal orienté Metalcore.
Le ton est vite donné avec le titre d’ouverture « Gate of Horn and Ivory » ça démarre fort, guitares aux taquets, growl de Vicky, ce départ sonne un peu comme un « bon on est là, ça va déchirer ». Viennent rapidement les premiers vocaux clairs, c’est aussi là qu’on attend de voir ce que la demoiselle a à offrir et ça coince un peu. Son chant est bien plus symphonique que celui de sa prestigieuse devancière et du coup, le titre perd en puissance. Musicalement par contre The Agonist est au point,  le combo fait étalage de son savoir faire et de sa maîtrise instrumentale, riffs alambiqués, changements de tempos opportun, c’est réussi.
L’album s’enchaine avec « My Witness, Your Victim » qui est presque un copié collé du premier titre, autant dans sa composition que dans sa structure et on se dit vite que l’opus pourrait tourner en rond. La principale faiblesse étant les passages Metalcore qui sont moyennement négociés par la faiblesse technique de VP. « Danse Macabre » le troisième morceau en est un exemple criant. La dominance Metalcore du titre est vite ennuyante, exit le caractère parfois Melo Death, bienvenue dans du mielleux Metal Symphonique à chanteuse. C’est assez préjudiciable pour un groupe se voulant « brutal » à certains moment.
Rapidement en perte de vitesse, « Eye of Providence » sait toutefois rebondir comme avec « A Necessary Evil » ou encore « Follow The Crossed Line » qui possèdent des rythmes bien plus soutenus et permettent d’oublier le chant clairs. Sans me répéter, mais en insistant tout de même, je soutiens que musicalement, le groupe tient la route. La structure des titres est totalement dans le style et techniquement c’est assez élevé, certains soli vous envoient un beau rappel d’ailleurs.

Mais bon, on ne va pas se mentir ou tourner autour du pot. The Agonist est vite remonter en scelle avec un album qui traine en longueur, certains morceaux étant totalement superflus. Soixante minutes qui s’avèrent tantôt surprenantes, tantôt pénibles. Mais Shades of God n’aime pas chroniquer ce qu’il considère être de la merde, et si je n’attendais rien de ce disque, j’ai tout de même pris plaisir à l’écouter et à lui trouver des points forts, notamment dans son contenu instrumental, qui est de mon avis réussi et travaillé. 
Reste à savoir c'est une demande du label d’avoir voulu sortir un disque vite pour relancer le groupe, ou est-ce The Agonist lui-même qui en est à l’initiative ? Je suis incapable de vous répondre. Je peux juste vous dire que hormis le changement de chanteuse, la recette est la même, en un peu moins bien. On attend de voire les premiers retours sur scène pour en savoir plus, parce que oui, un album se défend aussi et surtout sur scène de nos jours.

========================================

En écoute : Gates of Horn And Ivory


========================================

Share It and Enjoy, 

Shades of God.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire